Tirage du jour

Aujourd’hui, j’ai eu envie de me faire un petit tirage, et je me suis dit que ça serait pas mal d’en garder une trace, pour pouvoir suivre mon évolution personnelle et celle de mon apprentissage du Tarot.

J’ai pris une décision importante, et je projette de déménager cet été. J’espère trouver l’équilibre qui me manque, me construire un cadre sécurisant, pour travailler sur moi-même et prendre plus de temps pour avancer sur mes projets.

Tirage du 03/04/20

Je mets fin à un épisode de la vie pour me diriger vers un nouveau cycle. Ce mouvement me permettra de guérir et de trouver mon équilibre, je suis protégée. Je dois contrôler mes pensées, me mettre en action et trancher!

Ostara

Ostara est le second sabbat mineur de la roue de l’année. On le célèbre le 20 ou 21 mars, le jour de l’équinoxe de printemps, c’est une fête de l’aube, du réveil de la nature.

Ostara amène le temps du renouveau, la terre revient doucement à la vie après l’hiver et il est temps pour nous de ressusciter nos projets et nos passions passées, avec une énergie neuve. On se débarrasse de notre négativité, c’est l’heure de créer des choses nouvelles, et de se métamorphoser. Laissons place à l’espoir et à l’enthousiasme pour mieux renaître, avec une lueur nouvelle et pleine de promesses.

C’est le moment idéal pour préparer son jardin, planter nos graines en y ajoutant nos meilleures intentions. Pour célébrer Ostara, il est de coutume de décorer des œufs, car ils symbolisent l’espoir, la vie et la fertilité, tout comme le lièvre. Nous sommes invité-e-s à préparer nos rituels, dans le but d’accroître notre énergie et retrouver nos pouvoirs et la passion qui lentement se sont endormis durant l’hiver. C’est également le meilleur moment pour apprendre à mieux s’organiser, et surtout pour faire le ménage, dans notre psyché comme dans notre foyer, et même pour purifier vos cristaux. Préparer des feux de joie pour encourager l’arrivée du soleil sera de mise en ce jour de lumière. C’est également une date propice à la pratique de la divination, pour savoir de quoi notre année sera faite.

En ce jour d’équinoxe, on avance, galvanisé-e-s par le soleil qui brille à nouveau. Plantons nos projets, de la même manière que nous plantons nos toutes nouvelles graines.

Tirage de tarot du printemps, pour les changements à venir : (Ostara, Kerri Connor, Éditions Danaé)

Je vous conseille de commencer par purifier votre tarot. Battez votre jeu, puis coupez-le en trois tas, que vous disposerez de haut en bas. Choisissez la pile que vous souhaitez et tirez-en huit cartes que vous placerez (de gauche à droite) en deux colonnes de quatre cartes. Les quatre cartes de gauche vous indiqueront les changements et défis les plus importants. La colonne de droite quant à elle, vous donnera le résultats des changements correspondants. Si vous avez des questions supplémentaires, vous pouvez tirer des cartes pour clarifier le tirage.

La Citrine

Bien le bonjour, aujourd’hui je m’en viens vous parler d’une pierre que j’affectionne beaucoup : Il s’agit de la Citrine.

Bon, comme c’est le premier article que j’écris sur une pierre spécifique, je vais quand même prendre le temps de vous prévenir…

Sur ce blog, je vais parler de beaucoup de pierres, de manière plutôt large, et parfois je donnerai plus de détails, mais attention!

Attention, toutes les pierres ne sont pas adaptées à tout le monde et bien loin de là! Des pierres peuvent être contre-indiquées selon les personnes, les situations, les états de santé etc. Alors je ne saurai que trop vous conseiller de vous renseigner sérieusement avant de vous procurer une pierre de soin : soit en effectuant des recherches poussées, soit en contactant un-e lithothérapeuthe. Si vous avez besoin d’un conseil, plutôt que de faire une bêtise, vous pouvez m’écrire un petit message pour me poser une question. Je travaille avec les pierres depuis plus de vingt ans et j’ai obtenu mon certificat en lithothérapie. Je serai ravie de pouvoir vous aider, je propose d’ailleurs des consultations si vous avez besoin d’approfondir.

Bon, passons la partie reloue, et parlons de la Citrine maintenant!

J’ai choisi de vous parler de la Citrine naturelle, à ne pas confondre avec la Citrine chauffée, qui est en réalité une Améthyste qu’on a chauffé à 450°.

La Citrine naturelle est une variété de quartz qui agit en profondeur et sur le long-terme (contrairement à la Citrine chauffée). Il s’agit d’un cristal d’équilibre, notamment très efficace au sein du système nerveux et du système digestif. C’est une pierre douce qui convient bien aux personnes timides, réservées, et qui manquent de confiance en elles. Elle apporte constance, vitalité, et joie.

On l’associe aux signes astrologiques de la Vierge et du Gémeaux et elle correspond au chakra Manipura, le chakra du plexus solaire.

Et vous, vous utilisez ce cristal ? De quelle manière et dans quel contexte ?

Les arcanes du Tarot – Le Mat

Je me met au tarot! Je commence avec le Tarot Noir, pour être un peu précise. C’est tellement plus complexe que les quelques oracles que j’avais pu pratiquer. J’ai l’impression d’avoir un travail monstrueux qui m’attend pour bien saisir le sens de chaque carte. Mais chui chaude, je vais y arriver! Du coup, j’ai décidé que j’allais avancer doucement, décortiquer les cartes une à une. Je vais poster tout ça ici, au cas où ce long parcours intéresse quelqu’un-e. Si tu t’y connais bien, n’hésites pas à me transmettre tes informations!

Lame 0 : Le Mat – Le Tarot Noir

Mots-clés 

Insouciance, inconscience face au danger, prise de risque, curiosité, saut dans le vide, commencement, liberté, inconscience, excitation, spontanéité, émerveillement, nouveauté, ouverture, légèreté, audace, inconnu, imprévisibilité, insécurité, instabilité, départ, fuite des responsabilités, manque de maturité, la perte, indépendance, errance, hésitation, marge

À l’endroit : spontanéité, liberté, voyage, quête de l’inconnu, changements, imprévus, originalité, énergie, insouciance, nouveau départ, aventure, superficialité, courage, détermination, idéalisme, innocence, chance, impulsivité, projets, inconnu, marginalité, exclusion, optimisme, individualité, désir d’ailleurs, lâcher prise

À l’envers : prise de risque, peur du changement, impulsivité, irrationalité, exclusion, marginalité, insécurité, peur de bouger, aveuglement, chaos, excès, immoralité, violence, irresponsabilité, incertitude, instabilité, incompétence, aveuglement, lubies, incohérence, abandon, angoisse, dons non-utilisés, lourde hérédité

Général

À l’endroit : Carte favorable pour toutes les entreprises, tous les nouveaux projets. Elle annonce le changement, le départ vers l’inconnu, les imprévus. Elle favorise les sensations fortes. La chance peut être marquée, mais elle sera de courte durée. L’intuition donnera la bonne route à suivre. Lae consultant-e sait faire des choix juste, même s’ils sont douloureux, il a le sens du sacrifice. Il faut se recentrer, faire le point sur nous-même et nos objectifs.

À l’envers : Si c’est confirmé par les cartes voisines, le Mat devient violent et impétueux. Les sentiments sont exacerbés. Le désir d’aventure peut aller jusqu’à la destruction du/de la consultant-e. L’agressivité et la violence peuvent dégénérer. Cette carte peut aussi symboliser l’insécurité, la peur de bouger. Le/la consultant-e peut être en proie d’obsessions, de manies et autres problèmes psychologiques, sujet à des coups de tête, il peut finir par en perdre sa liberté.

Le domaine du travail

À l’endroit : Nouvel emploi ou nouvelle mission, mutation à l’étranger, changement soudain, réorientation, réorganisation, travail en libéral

À l’envers : Ne pas assumer ses responsabilités, arnaquer, fuir avec les gains, mutation mal vécue, exil, projet qui manque de sérieux, voué à l’échec

Le domaine de l’amour

À l’endroit : Nouvelle rencontre inattendue, passion soudaine, vigueur sexuelle, indépendance amoureuse, liberté retrouvée, voyage en amoureux

À l’envers : Amour sans lendemain, sans engagement, abandon, fuite

Le domaine de l’argent

À l’endroit : Pauvreté matérielle, richesse spirituelle, finances mal gérées, dépenses imprévues

À l’envers : Problèmes financiers causés par un manque de gestion, déménagement à cause de problèmes d’argent, dépenses déraisonnables

Une Entrevue avec Éloïse, au sujet de la chirologie

Bien le bonjour! Aujourd’hui je vous propose de découvrir le travail fascinant d’Éloïse de chez Highfive Paris, qui pratique la chirologie.

Photographie : Éloïse @highfive_paris

Bonjour Éloïse et merci d’avoir accepté de répondre à mes questions! Pour commencer est-ce que tu veux bien te présenter ?

Bonjour Klayros! Je m’appelle Éloïse, sans « h » et j’y tiens, car l’orthographe change son étymologie. Le mien signifie « glorieuse bataille » en ancien germain. J’aurais 34 ans le 20 janvier, je suis donc Verseau. J’ai deux filles, que j’aime passionnément.

J’aimerais que tu m’en dises plus sur ton parcours, qu’est-ce qui t’a menée vers la pratique de la chirologie ?

J’ai un parcours qui ressemble un peu à celui que dessine une toile d’araignée : on dirait que ça part dans tous les sens, mais en fait, tout se rejoint. J’ai fait pas mal de choses avant d’en arriver là : sociologie, esthétique, pâtisserie, danse… Mais c’est surtout un état dépressif qui m’a poussé à me reconnecter à moi même et à renouer avec mes anciennes amours : les sciences occultes. La cartomancie d’abord, puis mon intérêt général pour les mains a fait que j’ai commencé à mettre le nez dedans en 2017. Et puis en 2018 j’ai fait une super rencontre dans un bar, qui a changé ma vision, et je me suis dit que la chirologie m’irait vraiment comme un gant.

Comment tu t’es formée ? Tu as des références dans ce domaine, par exemple des personnes qui t’ont aidé ou inspiré ?

J’ai commencé en tant qu’autodidacte en 2017 donc, via différents livres et j’ai vu de tout et beaucoup de n’importe quoi!!
En 2018, j’ai eu une Épiphanie dans un bar et on m’a conseillé le travail d’Helen Saucedo @handfulofstarsreading sur Instagram , qui est devenue mon mentor.
Je suis aussi des cours de l’université en ligne Birla, située au Canada

Photographie : Helen Saucedo @handfulofstarsreading

Tu peux définir la chirologie et ce qui la différencie de la chiromancie ?

La chiromancie est une pratique divinatoire, elle a pour but notamment de prédire l’avenir, je ne m’inscris pas du tout là dedans. Sachant qu’en plus, les personnes pratiquant la chiromancie utilisent plus la main comme support à leurs visions qu’autre chose.
La chirologie, c’est l’étude des mains. C’est plus exactement une analyse psycho-morphologique, se basant sur la forme des mains, des doigts, des ongles, ainsi que sur la composition des différentes lignes et des dermatoglyphes (sillons qui parcourent les paumes, immuables et uniques). Cette analyse va permettre de mettre en lumière les potentialités de chacun(e)s, les points de blocage, les aspirations du cœur et de l’esprit etc.

Est-ce que tu lis seulement une main, ou les deux ?

Cela dépend vraiment du service proposé. De manière générale, je préfère me concentrer sur le présent, sur ce qui se passe maintenant et comment je peux impacter positivement la vie des gens. Ainsi, je lis dans la main active, c’est à dire celle avec laquelle on écrit son prénom. C’est dans cette main que les lignes changent! On peut les faire changer consciemment en 90 jours!

Nos lignes de mains peuvent évoluer ?!

Nos lignes sont en constantes évolution. Particulièrement celles de la main active, qui correspond à l’idée de prendre sa vie en main, au sens propre.  Les lignes de la main passive, elles, sont très peu susceptibles de changer.

Est-ce que les types de mains sont catégorisés ? Si c’est le cas, selon quoi ?

En chirologie occidentale moderne, on considère aujourd’hui 4 types de main. Classées en fonction des 4 éléments : terre, eau, air et feu. Jusqu’à la fin du 19ème siècle, on dénombrait 7 types, classés et nommés d’après des traits de caractère, comme l’artiste ou l’idéaliste .

Si tu devais comparer la chirologie à une autre science ou une autre pratique, ça serait laquelle ?

Bonne question . Il y a tellement de pratiques chirologiques que ça ouvre la porte à une multitude de réponses. Par exemple la chirologie védique (basée sur les Védas, comme le yoga ou l’ayurvéda) comporte une dimension de prévention des maladies très conséquente. Comme un médecin peut voir sur votre langue des problèmes de foie, un chirologue védique le verra dans une paume de main.
Pour ma pratique, je dirais que ça me fait beaucoup penser à la programmation neuro-linguistique (PNL), sauf qu’au lieu d’être visible dans le comportement, on le voit « simplement » dans les mains.

Tu peux me décrire une séance type ?

Je reçois à mon domicile montreuillois, c’est un espace cosy, qui nous représente bien, moi et ma famille. Recevoir chez moi c’est faire entrer les gens dans ma bulle, c’est un safe space protégé. J’aime accueillir mon/ma consultant-e avec une tisane ou un thé bio. En principe j’allume une bougie, de l’encens et/ou je diffuse des huiles essentielles. Nous procédons ensuite à l’encrage de la main active, dans ma cuisine. Puis nous passons au salon et je regarde plus en détail les mains. Pour la lecture « mains sages » qui est la lecture de base, je remplis deux fiches au fur et à mesure. À la fin de la séance, on procède à un tirage de cartes mudras. Les mudras sont des sceaux que l’on pratique traditionnellement lorsque qu’on pratique le yoga. Ce sont ces signes que l’on fait avec les mains et les doigts. Les cartes mudras peuvent clôturer ou amorcer la séance, on travaille avec l’énergie du moment du consultant. Cela permet d’aller plus loin, en gravant nos intentions nouvelles directement dans notre corps, pour changer nos schémas internes. On commence à voir le résultat de la pratique des mudras au bout de 3 semaines, et cela en les  pratiquant au moins 2 fois 3 minutes par jour. Sous une vingtaine de jours, j’envoie un complément d’analyse PDF par e-mail, où j’y détaille les particularités des empreintes.

Qu’est-ce que la lecture « mains sages » ?

La lecture « mains sages » est la lecture de base que je propose. C’est une approche complète et généraliste pour découvrir ses mains (sa main active en particulier).

J’ai vu sur ton compte Instagram, que tu tirais les cartes après une séance. Quel outil utilises-tu et de quelle manière ? Quelle est la cohérence avec la chirologie ?

Je tire spécifiquement des cartes mudras. Cela aide à aller plus loin, ça peut venir confirmer quelque chose de bien présent dans la main ou donner une perspective. Les mudras encouragent le/la consultant-e à être acti(f)ve après une séance et pas seulement contemplati(f)ve. J’aimerais d’ici la fin de l’année proposer un tirage de tarot RWS inspiré du tirage de la main, d’Arnaud, cartomancien, qui tient le compte @letarotinitiatique. Le tarot RWS c’est la référence de tarot dans le monde anglo-saxon principalement. Crée par M. Waite, illustré par Pamela Coleman Smith, il a un caractère un peu plus ésoterico-mystique et s’est dissocié de l’aspect un peu plus religieux du Tarot De Marseille. La grand différence réside surtout dans les arcanes mineures, car dans le RWS elles sont toutes illustrées.

Quel lien tu fais entre la chirologie et le tarot ?

C’est un lien que j’apprends à tisser depuis l’année dernière. Dans chaque arcane majeure (il y en 22) on trouve une correspondance chirologique. Cette arcane représente alors un miroir, notre miroir, c’est une carte guide avec laquelle nous pouvons réfléchir sur nous même et une carte sur laquelle nous pouvons méditer. Le tarot ouvre de nombreuses portes au questionnement et au développement personnel.

Comme tu utilises des cartes, je trouve étonnant que tu ne pratiques pas également la chiromancie. Tu veux bien m’expliquer ton choix ?

Dans ma vision des choses les cartes n’ont pas une dimension prédictive dans ma pratique, mais plutôt réflexive. Le consultant attire les cartes de manière énergétique, je ne suis que la lectrice. De plus, la chiromancie au sens propre est un don.

Est-ce que tu utilises un peu la réflexologie ? J’imagine que la chirologie est très utile pour définir des points précis à stimuler.

Ça fait longtemps que j’ai envie de m’y mettre, j’espère de tout cœur faire une formation cette année!

Est-ce que tu travailles avec les cycles lunaires ? Si oui, de quelle manière ?

Pas vraiment, non. J’ai tout d’abord un rapport à la lune très personnel, parfois j’y prête attention et d’autres fois pas du tout. En revanche, je peux conseiller à certaines personnes de faire attention au cycle lunaire, si elles ont une main de type eau, ou un mont Luna dominant (il y a 7 monts dans  la main, tous correspondant à une planète).

Tu peux me dire quel lien existe entre la chirologie et l’astrologie ?

La chirologie védique est intimement lié a l’astrologie, les praticiens peuvent établir un thème natal en regardant dans les mains.
En ce qui concerne la chirologie occidentale, on compte 7 « monts » dans la main( ce sont ces parties de chair qui donnent si relief dans la main) représentant tous des archétypes bipolaires (c’est a dire a la fois présentant des caractéristiques positives et négatives) nommés après des planètes et leur attributs traditionnels. Ainsi, le soleil ou mercure  partagent les même définitions qu’en astrologie.

J’ai vu que tu travaillais avec des pierres, tu veux m’en dire plus à ce sujet ?

J’adore les pierres, elles me passionnent depuis toujours! Tout d’abord, rien que par le fait de les regarder, elles nous font vivre des émotions. En matière d’énergie et d’échange, il y a beaucoup à faire. Les pierres sont un petit plus dans le quotidien, elles nous aident à aller plus loin. Un peu comme les mudras!

Est-ce que tu connais l’histoire de la chirologie ?

Oui! La première trace d’écrits à ce sujet remonte à 4000 ans avant Jésus Christ, en Inde, dans un ouvrage relié avec de la peau humaine! La chirologie fait partie des enseignements des Védas (comme le yoga ou l’ayurvéda). La chirologie s’est propagée à travers l’Europe avec les flux migratoires des peuples de l’actuel Rajasthan. Les « européens »  les prenaient pour des Égyptiens, c’est à cause de cela qu’au fil du temps ils furent rebaptisés « Gypsies« . La chirologie est encensée durant l’antiquité, on retrouve des textes d’ Hippocrate, d’Aristote, de Platon et même de Jules César à propos de l’étude des mains. Au IXème siècle, ça commence à se gâter pour tout ceux qui pratiquent la divination! Les « bohémiens » subissent une double répression : répression culturelle et professionnelle. Peu à peu cette pratique tombe dans l’oubli. Et pif paf pouf, le 19ème remet l’ésotérisme au goût du jour, pour retomber dans l’oubli et réémerger dans les années 2000, yay!!

Des hommes dans ta clientèle ? Comment tu expliques d’en avoir significativement moins que des femmes ?

Hahaha. Peu d’hommes je l’avoue, et ceux que je vois présentent un profil type. En effet, ils sont soit artistes (très souvent comédiens), soit asiatiques. D’une part il y a la sphère culturelle, c’est une pratique tout à fait banale en Inde par exemple. Et puis d’autre part, je pense que les hommes -du moins ceux qui s’identifient comme tel- sont moins ouverts aux pratiques alternatives. Dans les événements par contre, ils se ruent souvent vers moi, amusés, avec un sentiment de défi aussi, finalement, ils sont contents et me disent que j’ai changé leur vision sur la pratique.

Des conseils pour celleux qui voudraient s’essayer à la chirologie ?

Étudier, étudier, étudier. Ne pas avoir peur d’essayer et de se lancer. Et ne surtout ne pas hésiter à dire que vous êtes étudiant.e.

Pour finir, tu aurais envie de partager une citation qui représente bien ta pratique ?

High five! Soit tape m’en 5. C’est le geste qu’on fait quand on a réussi quelque chose, cela scelle une collaboration, une amitié, de toucher les mains c’est un geste intime, et puis se taper dans la main, ça claque, au sens propre comme au figuré!!

Merci beaucoup pour ta participation Éloïse! Où est-ce qu’on peut te trouver si on souhaite faire appel à tes services ?

On peut me trouver sur Instagram, le seul réseau social sur j’aime et que j’utilise @highfive_paris et via mon site internet www.highfiveparis.com

Et voilà,
Merci beaucoup pour cette interview! La bise.

Photographie : Éloïse @highfive_paris

Célébrer Imbolc

Illustration : Julia Nikitina’s wheel of the year

Imbolc est une fête païenne d’origine celte. Il s’agit d’un sabbat majeur de la roue de l’année et on le célèbre le 1er février.

Des doutes existent quant à l’origine du nom Imbolc, son étymologie pourrait se rapporter à « Oimelc » qui signifie « lait de brebis », ou encore à « I mbolg » qui signifie « dans le ventre » en vieil irlandais, car cette date correspond à la période d’agnelage et au processus de croissance des semences dans les champs.

Il s’agit d’une fête de purification de fin d’hiver, il est temps d’appeler la venue du printemps. C’est un événement tourné vers l’espoir et le retour de la lumière, on célèbre le renouveau après les jours sombres de l’année et on pratique un culte de fécondité.

Ce temps correspond donc à la période de mise bas et de reprise de travaux dans les champs. Il est de coutume de purifier le sol avant d’y déposer les semences.

On peut comparer cette fête à celles des Lupercales romaines (anciennement fête des bergers), en l’honneur de Faunus (ou Lupercus), la divinité des forêts et troupeaux. Il s’agit également d’un temps de purification, qui se célèbre dans la grotte de Lupercal, dans laquelle Romulus et Remus furent allaités par une louve, après avoir été découverts sous un caprifiguier : « figuier de bouc » . Son but principal était d’assurer la fertilité dans les champs, des troupeaux et de la population. En effet, les prêtres pratiquaient des sacrifices de boucs, et avec les lanières de leur peau, il était de coutume de frapper les femmes qu’ils rencontraient, il s’agissait là d’un rite ayant pour but de rendre les femmes fertiles (c’est une des origines de la Saint-Valentin). Ces lanières s’appelaient frebrua (moyen de purification), le mois de la cérémonie s’appelait februarius (le temps de la purification), et donnera notre mois de Février.

En Grèce antique et à Rome, on fêtait également le retour de Perséphone (ou Proserpine), gardée prisonnière du monde souterrain des Enfers durant l’hiver. On l’honorait avec des courses de flambeaux. Son mythe évoque le retour du printemps.

En France, la survivance d’Imbolc est la Chandeleur (la fête des Chandelles), qui est désormais une des Douze Grandes Fêtes chrétiennes. Du XIIème au XVIIIème siècle, dans certaines régions, notamment françaises, on l’appelait Chandelours en souvenir du culte de l’ours, qui fut très important entre l’Antiquité et le Moyen-Age, on en célébrait l’hibernation. Aujourd’hui, on célèbre la Chandeleur essentiellement en mangeant des crêpes, qui rappellent le disque solaire.

Lors d’Imbolc, on célèbre la déesse Brigit, divinité celte du feu, de la sagesse, de la poésie, de la guérison, de la divination et de l’eau. Oui, tout ça, une sacrée meuf me direz-vous. On l’invitait à purifier et protéger notre maison pour l’année. Il est de mise de fabriquer des croix de Brigit, pour protéger notre foyer des incendies et des maléfices.

Imbolc est le moment idéal pour :

  • Lancer de nouveaux projets au sens propre comme au sens figuré.
  • Allumer de nombreuses chandelles pour encourager le retour du soleil. Les celtes allumaient de grands bûchers, des feux de joie.
  • Faire un grand ménage de printemps : dans sa demeure et dans sa psyché.
  • Fabriquer et décorer des chandelles.
  • Préparer de l’eau lustrale pour l’année.
  • Fabriquer des croix de Brigit.
  • Cuisiner des boxty, qui sont une recette irlandaise de pancakes de pommes de terre.

En cuisine, on privilégiera les produits laitiers, et les plats et vins épicés. Voici quelques recettes :

Gâteaux d’ Imbolc  (pour une douzaine de gâteaux)

1 1/4 tasses de farine
3/4 tasse de sucre
1 tasse amandes finement coupées
3 gouttes extrait d’amandes
1/2 tasse de beurre ou de margarine ramolli.
1 cuillère à soupe miel
1 jaune d’œuf

Dans un saladier, mélanger les quatre premiers ingrédients. Ajouter le beurre, le miel, le jaune d’œuf et bien mélanger. Couvrir avec de l’aluminium ou du film plastique et laisser reposer 1h30-2h au réfrigérateur.
Une fois le repos terminé prélevez des morceaux de pâte de la taille d’une prune et donnez leur la forme d’un croissant.
Mettez les croissants sur une plaque beurrée et laissez cuire 20minutes à 160 degrés.
(Source : Gerina Dunwich The Wicca Spellbook: A Witch’s Collection of Wiccan Spells, Potions and Recipes)  

Cookies de la lune d’Imbolc (pour 60 cookies)  

1 tasse (220 g)de beurre ou de margarine ramollis
1 1/4 tasses (250 g) de sucre en poudre
2 cuillère à café de zeste de citron râpé
1/4 cuillère à café de sel
1 1/3 tasses (185 g) de farine
1 1/2 tasses (340 g) noix broyées
1 cuillère à café de vanille ou d’extrait de menthe
Glaçage
2 tasses (445 g) de sucre glace tamisé
1 cuillère à café d’extrait de vanille
2 1/2 cuillère à soupe d’eau

Préchauffez le four à 190°C. Dans un saladier mélangez le beurre, le sucre et l’extrait de vanille pour donner une crème moelleuse et légère. Séparément, mélangez le zeste de citron, le sel, la farine et les noix dans un grand bol. Mélangez les deux mixtures jusqu’à ce qu’elles soient parfaitement mariées. Couvrir et laisser reposer pendant au moins deux heures.

Quand le repos est terminé, faire une plaque de 25 centimètres d’épaisseur avec la pâte et la couper avec un petit moule en forme de croissant. Si vous n’en trouvez pas essayez de faire le même dessin avec d’autres moules. Ensuite, faites une autre plaque avec ce qui reste et recommencez.

Espacez les cookies d’1,25 centimètres quand vous les placerez sur une plaque sans graisse pendant 8 à 10 minutes au four.
Une fois cuits laissez les reposer 5 minutes, répandre le glaçage (mélanger le sucre glace, la vanille, l’eau et s’il est trop épais, ajouter de l’eau) sur le dessus des cookies encore chauds.
(Source : The Wicca Cookbook Jamie Wood et Tara Seefeldt

Lait épicé avec du miel 

1 litre de lait
1 cuillère à soupe de miel
4 gousses de cardamome
4 clous de girofles
1 bâton de cannelle
4 baies épicées
1/4 cuillère à café de copeaux de noix de muscade
1 feuille de laurier

Ficelez toutes les épices ensemble dans une étamine ou bien passer le lait à la passoire avant de servir. Mélangez les épices, le lait et le miel dans une casserole et faites cuire à feu doux pendant 20 minutes. Ne pas faire bouillir. Servir chaud.   

Célébrer Yule (21 décembre)

Et vous, comment est-ce que vous célébrez ce sabbat ?

Le Mythe de la gorgone Méduse

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Nous connaissons tou(te)s la terrifiante gorgone Méduse, mais peu de personnes connaissent son histoire. Il faut savoir que Méduse n’a pas toujours été monstrueuse. Que disent les mythes à son sujet ?

Méduse (Μέδουσα : « la protectrice ») est une petite fille de Gaïa (la Déesse mère, la Terre) et de Pontos (fils de Gaïa, la Mer) et sœur des Grées (les vieilles femmes). Et non, on ne va pas parler du fait que son grand-père soit également son oncle, ni du fait que ses parents soient frère et sœur.

Méduse avait fait vœu de servir la déesse Athéna (la Sagesse), et dans son temple dédié aux femmes sans maris ni amant, Poséidon (dieu de la mer, des océans et des tremblements de terre) s’est épris d’elle et l’a violée. On peut lire qu’Athéna fut très offensée de la violation de son temple, mais également qu’elle était jalouse de la beauté de Méduse. En tous cas, elle métamorphosa Méduse et ses deux sœurs en monstres, leurs cheveux devinrent serpents et leur regard transformera toute personne qui les regardera en pierre. Elles furent toutes trois condamnées à l’isolement pour le reste de leur vie, bannies par Athéna, on les appellera désormais les gorgones.

Persée, a pour mission de rapporter la tête de Méduse, il sera aidé par Athéna et Hermès (le dieu Messager), qui vont lui fournir des objets pour mener sa quête à bien. Il menace les Grées, qui sont les sœurs et également protectrices des gorgones, et les contraint à donner la position de la cachette de leurs petites sœurs.

Il parvint à décapiter Méduse et offrit sa tête à Athéna.

Voilà le topo, joie et amour. Je pourrais vous faire un récap’ sur le mythe de Persée… sauf que j’en ai pas envie. C’est dit.

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Persée tenant la tête de Méduse, Benvenuto Cellini, 1554

Selon Elizabeth Johnson (théologienne féministe américaine), cette statue avait pour but de mettre en garde contre le pouvoir politique croissant des femmes en Italie. 

Comme dans la vraie vie, c’est la victime de viol qui se fait défoncer.

Comme dans la vraie vie, on ferme les yeux face à son histoire.

Comme dans la vraie vie, on la punie.

Comme dans la vraie vie, on la rend repoussante.

Comme dans la vraie vie, on en fait un pariât.

Comme dans la vraie vie, sa famille est traînée elle aussi dans la honte.

Comme dans la vraie vie, on empêche sa famille de la protéger.

En bref, c’est le patriarcat qui a créé la monstrueuse gorgone Méduse.

Ça me fait d’ailleurs penser à l’histoire de Karaba, dans Kirikou et la SorcièreCette femme a été attaquée par des hommes qui lui ont enfoncé une épine dans le dos. La souffrance la transforme en méchante sorcière, qui sème la terreur sur tout un village duquel tous les hommes ont désormais disparu.

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La métamorphose de Méduse n’est pas hasardeuse. Ses cheveux sont transformés en serpents qui représentent la puissance féminine issue de la terre. Et son regard change quiconque le croise en pierre, on peut analyser ce pouvoir comme étant la capacité de provoquer une érection aux hommes.

Ce mythe met en opposition deux modèles féminins. D’une part celui d’Athéna, qui représente la sagesse et fait partie des divinités Olympiennes qui vivent dans le ciel. Athéna est née casquée, du crâne de son père (Zeus) et représente la vierge, la femme respectable aux yeux des hommes. Le fait qu’elle soit née toute formée du crâne de son père a pour effet d’occulter le mystère et son pouvoir féminin. Dans ce mythe, elle est dépeinte comme jalouse (elle transforme les cheveux de Méduse, qui sont son plus bel atout de séduction) et prise d’un instinct de rivalité et elle s’en prend à Méduse, qui au contraire aurait eu besoin de soutien.

Méduse, quant à elle symbolise un tout autre modèle féminin. Elle représente l’archétype de la femme fatale, la perversion. Il s’agit d’une divinité pré-olympienne associée aux mystérieux pouvoirs féminins de la terre, la féminité primitive.

Tobin Siebers (auteur spécialisé en sciences-humaines) pense qu’Athéna et Méduse sont deux pôles féminins, et qu’Athéna porte le gorgonéion sur son bouclier dans le but de s’emparer des pouvoirs féminins de Méduse. Il serait nécessaire de dompter la femme sauvage et la libido pour réaliser son projet patriarcal.

Nietzsche, dans « La Naissance de la tragédie » voit dans ce combat entre Méduse et Athéna (à travers Persée) le symbole de la lutte du principe apollinien d’ordre et de lumière contre le côté dionysiaque, obscur, intuitif et débordant d’émotions.

Comme dans la vraie vie, les femmes se jalousent.

Comme dans la vraie vie, la rivalité féminine est destructrice.

Comme dans la vraie vie, des femmes se rangent du côté des hommes pour gagner leur respect.

Comme dans la vraie vie, on étouffe et méprise la féminité primitive.

Comme dans la vraie vie, on veut occulter la libido des femmes.

Comme dans la vraie vie, on associe la femme séduisante à la perversion.

Comme dans la vraie vie, on veut une féminité qui rassure les hommes.

Le mythe reprend également la symbolique de la femme comme source de vie et de mort. En effet, du cou tranché de Méduse naissent Pégase (le cheval ailé) et Chrysaor. Oui parce qu’en plus elle est tombée enceinte de son violeur, comme si elle avait pas assez mangé. Le sang qui coule de sa blessure est recueilli, celui qui coule de la veine gauche est un poison mortel, tandis que celui qui perle de sa veine droite à le pouvoir de conjurer la mort.

Le gorgonéion, est le nom donné à la tête coupée de Méduse. Ce symbole est utilisé sur des boucliers ou en guise d’amulettes, il sert de protection et garde les secrets féminins. On sait qu’Athéna l’utilise sur son bouclier afin de s’approprier les pouvoirs féminins de Méduse. Ce motif, très répandu, aurait pour but d’inspirer la terreur pour exorciser ses propres peurs, notamment la peur de la vengeance féminine. Le gorgonéion  serait une expression symbolique du pouvoir féminin et de la rage des femmes. Ce grand pouvoir est donc réapproprié par les hommes et leurs représentants (ici Athéna), afin de le maîtriser et surtout d’en priver les femmes, considérées comme dangereuses. Les figures effrayantes étant associées au genre qui détient le pouvoir, il est logique de penser que le symbole du gorgonéion provient d’une ancienne société matriarcale.

Le fait que Méduse appartienne aux divinités pré-olympiennes montre que son mythe est très ancien.

D’après Joseph Campbell (mythologue américain), lors de l’arrivée en Grèce des envahisseurs, les lieux de culte aux divinités féminines auraient été petit à petit remplacés par un nouveau panthéon, celui des dieux de l’Olympe, bien plus patriarcal.

Eleanor Wilner (poète et éditrice américaine) rejoint cette pensée, elle écrit dans « The Medusa Connection » :

« il devrait être évident que le mythe raconte l’histoire d’une migration et d’une invasion, entraînant le remplacement d’une religion par une autre : celle des anciennes divinités élémentaires – de la nature et de l’engendrement, de la soumission aux forces chtoniennes de la terre et au cycle des saisons – par les nouveaux dieux immortels de l’Olympe, les dieux du ciel, de l’intellect et de la volonté, garants de la nouvelle et tragique autonomie des héros humains. »

Pausanias (géographe et écrivain grec) donne une version historique du mythe de Méduse. Dans cette version, Méduse serait une reine Libyenne, elle aurait été tuée durant une campagne contre Persée (un prince du Péloponnèse). Les représentations du VIIème siècle avant JC représentent Méduse comme une centaure, certainement pour représenter un peuple matriarcal de cavalières, dont l’animal totem était le cheval.

Méduse est devenu un symbole

« un important archétype de la créativité féminine […] une métaphore des pouvoirs précédemment cachés et dénigrés, des pouvoirs collectifs que nous commençons finalement à réclamer. » Annis Pratt (autrice américaine).

La guerre menée contre une femme est une déclaration de guerre contre toutes les femmes. C’est en étant solidaire que nous pourrons regagner nos pouvoirs. Si entre femmes on arrête de se tirer dans les pattes, et qu’on parvient et prendre conscience de notre force, les hommes n’auront plus qu’à trembler.

Medusa with the head of Perseus, Luciano Garbati, 2008

Alors, qu’est-ce qu’on en pense ?

Dictons Russes

J’ai l’honneur de vous présenter quelques dictons, qui vous réchaufferont le cœur :

“Frappe ta femme avec un pieu, approche-toi, sens si elle respire ; si elle bouge, c’est qu’elle en veut encore.”

“La femme est deux fois chère : quand on l’amène à la maison, quand on la conduit au tombeau.”

“Pour la femme et l’animal, il n’y a pas de tribunal.”

“Plus la femme est battue, meilleure est la soupe.”

Et de rien! Cœur avec les doigts. N’hésitez pas à partager vos dictons favoris en commentaires, qu’on s’enjaille!

Victoria Thérame, autrice féministe de polars rocambolesques

Je viens de dévorer deux romans de l’autrice Victoria Thérame, en tombant dessus de manière hasardeuse, et c’est de la frappe ! Je m’en viens vous en toucher deux mots… ou peut-être un peu plus.

Depuis cet été, on peut dire que je suis à fond dans les polars, ce genre qui ne m’avait jamais intéressé auparavant me tient en haleine depuis des mois. J’ai commencé avec « La Sorcière » de l’auteure Camilla Läckberg (que je vous conseille lourdement) et depuis plus rien ne m’arrête.

Il y a deux semaine, on a mis entre mes mimines deux romans de Victoria Thérame (« Staboulkash » et « Sperm River – Aventures rocambolesques de Béatrice Verly, dite Béverly »). Je ne connaissais ni l’autrice ni ses romans. Et voici ce que j’ai découvert…

Déjà, cette autrice a été journaliste pour la revue « Sorcières » !

« Sorcières » était une revue littéraire, artistique et féministe entre 1975 et 1982. Je suis tellement déçue de ne pas l’avoir connue. Si quelqu’un à un vieux numéro dans son placard, je suis preneuse, contactez-moi de toute urgence !

Voici un extrait de son manifeste (attention, c’est beaucoup trop bien) :

« Pourquoi sorcières ? Parce qu’elles guérissaient. Ou empoisonnaient. Rien là de surnaturel. Elles étaient les soignantes, les guérisseuses du peuple. Elles étaient les sages-femmes, aidaient les femmes à la naissance, à la vie. Elles pouvaient aussi les aider à se libérer de grossesses non désirées. C’était un peu trop ! « L’Église déclare, au XIV siècle, que si la femme ose guérir, elle est sorcière et meurt » (Michelet). Est-ce un hasard si la lutte pour la liberté de l’avortement est une des premières grandes luttes de femmes, actuellement ? Comme les sorcières, brûlées par l’Église au bénéfice de la Médecine, des milliers de femmes, ici et maintenant, ont été tuées ou mutilées par l’Ordre des prêtres et l’Ordre des médecins. Et ce n’est pas seulement de liberté qu’il s’agit. Cette lutte est une mise en cause des rapports de reproduction (et de production) qui ébranle les sous-bassements de la société. La société phallocratique s’est édifiée, érigée sur la mise à l’écart, pire sur le refoulement de la force féminine. La révolution qui vient va tout bouleverser, elle est irrépressible, inexpiable. Je voudrais que « Sorcières » soit un lieu ouvert pour toutes les femmes qui luttent en tant que femmes, qui cherchent et disent (écrivent, chantent, jouent, filment, peignent, dansent, dessinent, sculptent) leur spécificité et leur force de femmes ».   Xavière Gauthier : Sorcières n°1, 1975

Marguerite Duras et Françoise Dolto ont d’ailleurs contribué à cette revue. Un peu la classe.

Si la thématique des sorcières vous intéresse, je vous conseille la lecture de Rêver l’Obscur de Starhawk.

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Victoria Thérame est publiée à l’Édition des Femmes !

Pour celleux qui ne le savent pas, il s’agit d’une maison d’édition lancée en 1972 par des femmes du MLF et du collectif Psychanalyse et Politique.

Elles éditent des œuvres d’auteures, sur les femmes et l’émancipation féminine. Elles ont notamment édité George Sand et Virginia Woolf, sisi.

Un des premiers succès en librairie pour cette maison d’édition est « Hosto Blues » de Victoria Thérame, et le premier best-seller est « Du côté des petites filles » d’Elena Gianini Belotti. Je n’ai pas encore lu « Hosto Blues », mais « Du côté des petites filles » est selon moi un livre à lire de toute urgence, pour tous et toutes. Allez-y, go go go !

Bref tout ça pour dire que cette maison d’édition est beaucoup trop cool !

Victoria Thérame est une personne super, ça devrait être un argument suffisant… non ?

« Les femmes de cette époque, nous étouffions, humiliées, désespérées, révoltées, la tête dans les murs. La misogynie nous écrasait chaque jour. Nous n’en pouvions plus de l’injustice qui nous était faite, du mépris qui nous entourait. Privées d’études, cantonnées dans des métiers pénibles, inférieurs, mal payés. En finir avec ce vieux monde ! Dans toutes les assemblées de femmes – sans hommes, car les hommes venaient pour insulter, ricaner, freiner ce mouvement révolutionnaire et leur présence rendait muettes certaines femmes habituées à plier devant eux -, dans toutes ces assemblées, chacune racontait, pleurait, criait sa souffrance, les abcès se crevaient et la misère, l’oppression de la vie féminine montait comme une vague énorme que rien, désormais, ne pourrait arrêter » Victoria Thérame.

Voilà voilà, maintenant qu’il est communément admis que cette femme déchire, on va passer à ses deux romans.

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Staboulkash

« Staboulkash, je ne savais pas ce que ça voulait dire. Ce soir, je me l’explique mieux : une machine noire qui s’élance et défie la mort. » Victoria Thérame.

Jaki a une vie plutôt banale, un boulot banal, une relation toxique banale…

Mais elle, elle est loin d’être banale, et elle décide de se tirer sur la piste du bonheur et de l’indépendance, de la liberté.

« Jaki, elle est morte, Jaki, elle en peut plus. Vous l’avez trop usée […] J’ai choisi de vivre envers et contre tout. Je me laisserai plus noyer par votre impuissance volontaire et morbide ! »

Elle quitte tout, suit la trace d’un parfait inconnu et se jette dans sa véritable passion, la musique. Jaki est pianiste, elle vit sa vie en musique, pense, ressent et voit en musique. On rencontre des personnages et des lieux extraordinaires, on se laisse flotter sur la poésie musicale de Jaki, et aussi, voire surtout, par ses névroses qui nous bercent jusqu’à une sorte de sommeil éveillé, de songe étrange. Dans ce roman, la musique est une arme, une fierté, un poème, une rêve, une folie, une vérité, une âme. Mystères et obsessions se mêlent délicieusement dans une tornade rythmée et à travers des événements complètement extravagants.

« Et pourquoi Agatha était-elle dans la chambre de Jean ? Et si Agatha, c’était Jean ? Qu’Agatha soit le travesti de Jean ? Les ai-je déjà vu ensemble ? … Cette maison me donne des tournoiements étranges et des interpénétrations de personnages… mon monde se pétrit dans ma tête, s’amalgame, joue, s’amuse ! Tout est possible ! Tout est mélangé ! Tout est un mouvement perpétuel ! »

Jaki est un personnage incroyable. Je me demande souvent si je la pense au bord de la folie, ou si je pense qu’au contraire c’est un des personnages féminins les plus réalistes et censés que j’aie pu lire… Et je crois que c’est exactement les deux. Allé, ça vous donne pas un peu envie de la suivre dans ses multiples enquêtes ? Même si elle ne vous plaît pas, ses ami(e)s vous convaincront bien assez rapidement. Place aux marginaux et aux artistes, dans un décor spectaculaire ! Force et paillettes.

« Zette s’est accroupie contre mon tabouret à sa manière habituelle ; je me souviens de son regard, la première fois… brasier ardent, rougeoiement… j’aspire de toutes mes forces à te débarrasser de Jarby… à nous débarrasser de cette oppression, de cette menace sur le Corsaire… »

En réalité, j’arrive pas à me dire avec certitude que ce roman est bel et bien un polar. C’est bourré de mystères, d’enquêtes… mais il ne s’agit pas spécifiquement de crimes, et la police prend très peu de place dans le roman. Si vous l’avez lu, j’aimerais vraiment avoir votre avis sur la question !

« Rien n’est bizarre maestrina ! Tout s’explique un jour ou l’autre ! »

Au fait, Staboulkash a obtenu le prix Jean Macé en 1982, ouais ouais.

Sperm River – Aventures rocambolesques de Béatrice Verly, dite Béverly

Là, pour le coup on est vraiment sur un polar. Un polar vraiment chelou, mais un polar quand même.

« Quatre vieilles dames seules assassinées à l’arme blanche et à la scie. Coupées en morceaux vivantes. Elle s’introduit chez elles en prétextant qu’elle leur livre des fleurs. Tu parles, les vieilles, négligées de tous, si elles sont curieuses et heureuses de recevoir des fleurs ! »

Béverly bosse dans un hôpital, en service psychiatrie, et son boulot a tendance à déborder à grands flots sur sa vie privée. Amoureuse d’un ancien patient et apparemment poursuivie par une présumée meurtrière… Laissez-moi vous dire qu’elle va se laisser happer dans un bordel innommable !

C’est vraiment un polar complètement barré, que j’ai adoré ! Et je vous invite à aller suivre l’enquête de la demoiselle.

« J’eus du mal à m’endormir. Je rêvais que Réginald était réellement le géant roux de la Samar. Échanger un malade mental contre un sportif ! Retrouver ce que j’avais vécu avec Sylvain… Parler, danser, rire, dans une éclaboussante énergie ! Au lieu de ce labyrinthe gluant et noir que j’avais aux trousses »

Victoria Thérame… MERCI !

Merci de créer des femmes fortes, des femmes vraies, des femmes brisées, des femmes barrées, des femmes passionnée, des femmes courageuses, des femmes assumées.

D’ailleurs ! Vous avez entendu parler du Staunch Book Price ? Il s’agit d’un prix qui récompense l’auteur d’un thriller dans lequel aucune femme n’est “battue, harcelée sexuellement, violée ou tuée.”

Je pense qu’il est important de représenter les violences infligées aux femmes, parce qu’elles sont une réalité pour beaucoup d’entre elles. Mais à un moment, ça existe aussi les femmes fortes, intelligentes et courageuses. Donc merde, il n’y a pas UNE image de la femme (faible, victime), il y en a MILLE bon sang de bois !

Tout ça pour dire que je salue grandement cette initiative de Bridget Lawless !

Vous aviez déjà entendu parler de cette femme ? Ou bien déjà lu un de ses romans ? Vous en avez pensé quoi ?

Femmes qui courent avec les loups

Bien le bonjour mes braves! Je m’en viens vous parler d’un livre exceptionnel que toute personne devrait lire.
Il s’agit de Femmes qui courent avec les loups, histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage, de Clarissa Pinkola Estès, publié en 2001.

“La vie sauvage et la Femme sauvage sont toutes deux des espèces en danger.
Au fil du temps, nous avons vu la nature instinctive féminine saccagée, repoussée, envahie de constructions. On l’a malmenée, au même titre que la faune, la flore et les terres sauvages. Cela fait des milliers d’années que, sitôt que nous avons le dos tourné, on la relègue aux terres les plus arides de la psyché. Au cours de l’histoire, les terres spirituelles de la Femme Sauvage ont été pillées ou brûlées, ses tanières détruites au bulldozer, ses cycles naturels forcés à suivre des rythmes contraires à la nature pour le bon plaisir des autres…”

Clarissa Pinkola Estès est une analyste jungienne, docteure en psychologie ethno-clinique, conteuse, et sacrément féministe. Dans ce livre, elle reprend plusieurs contes populaires du monde, qu’elle va analyser. Elle en décortique les symboles et nous propose une interprétation visant à nous aider à retrouver nos forces et s’émanciper de la société qui a si longtemps cherché à nous domestiquer. Elle nous permet de nous reconnecter à la femme sauvage en nous, à nos capacités, à notre intuition et à notre instinct.

 Je vous offre quelques citations, qui peut-être seront difficiles à apprécier à leur juste valeur, car elles sont en dehors de leur contexte, puisque chacune est liée à un conte, son interprétation et les termes que l’autrice vulgarise.

“ Certains disent que le voile, c’est l’hymen, d’autres que c’est l’illusion. (…) Il est amusant de constater que si le voile a été utilisé pour dissimuler la beauté de la femme aux regards concupiscents, il fait aussi partie de la panoplie de la “femme fatale”. Porter un voile d’un certain style, à un certain moment, avec un certain amant, d’une certaine manière, c’est exsuder un érotisme torride qui coupe littéralement le souffle. En psychologie féminine, le voile est symbolique de la capacité qu’ont les femmes d’être, en présence ou en essence, ce qu’elles veulent“

“pour éviter de jouer les petites marchandes d’allumettes,il faut impérativement effectuer un geste essentiel.Il faut refuser de perdre votre temps avec ceux qui ne vous soutiennent pas dans votre art, dans votre vie.C’est dur mais c’est vrai.Sinon, vous allez mener une vie réduite qui va geler toute pensée,tout espoir, vos dons, l’écriture, la peinture, le théâtre, la danse.“

“ Chez beaucoup de femmes, une part considérable de ces blessures provient des espoirs déçus alors qu’elles attendaient raisonnablement de voir tenues les promesses qu’on leur avait faites : être traitées dignement, nourries à leur faim, avoir la liberté de parole,de pensée, de sentiment, de création. “

“ J’espère que vous allez laisser les histoires, c’est à dire la vie, vous arriver, que vous allez travailler avec ces histoires issues de votre existence -la votre, pas celle de quelqu’un d’autre- les arroser de votre sang et de vos larmes et de votre rire, jusqu’à ce qu’elles fleurissent et que vous fleurissiez pleinement à votre tour. C’est là la tâche, l’unique tâche. “

Je n’ai rien de plus à dire que : c’est de la bombe! Il faut absolument lire ce bouquin, et au plus vite. Foncez!

Je vous invite également à lire cet article, sur la gorgone Méduse, personnage mythologique, qui représente très bien l’archétype de la femme sauvage.

Et vous, il vous a fait quel effet ce bouquin ?

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Illustration : Giada Rose
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